La Quintinie et Gilles Clément, deux jardiniers de notre région

Jean-Baptiste de La Quintinie (1626-1688)

Plan du Potager du Roi de La Quintinie

Né en 1626 à Chabanais situé à 11 km de Rochechouart, Jean-Baptiste de La Quintinie qui se destinait initialement à une carrière d'avocat, abandonne le barreau pour se consacrer au jardinage suite aux propositions du président de la Chambre des Comptes Tombonneau qui lui confie le jardin de son hôtel particulier de Paris.

Sa renommée va grandissante dans les années 1660. D'abord chargé des jardins potagers et fruitiers de Fouquet à Vaux-le-Vicomte en 1661, La Quintinie travaillera au domaine de Chantilly du Prince de Condé, à Rambouillet ou encore au parc de Sceaux de l'intendant Colbert.

Le roi le débauche pour diriger les anciens potagers de Louis XIII à Versailles. Et en 1670, Louis XIV crée spécialement pour lui la charge de "directeur des jardins fruitiers et potagers de toutes les maisons royales".

La Quintinie entreprend alors la création du nouveau Potager du roi en 1678 sur un terrain marécageux aménagé de terrasses et de hauts murs par Mansart. D'une surface de 9 hectares, ce terrain encaissé lui permettra de tirer parti du rayonnement des murs accélérant la maturation des légumes et des fruits. Le Potager où Louis XIV aimait se promener, est divisé en 16 carrés entretenus par une trentaine de jardiniers.

Passionné d'agronomie, La Quintinie ne cesse d'améliorer les techniques afin d'obtenir des récoltes à contre-saison : expositions diverses, utilisations d'abris de verre et de cloches pour les primeurs, choix de fumiers de vache ou de cheval selon la terre. Il dira que le fumier est "comme une espèce de monnaie qui répare les trésors de la terre". Et ses résultats sont extraordinaires : fraises en fin mars, pois en avril, asperges et laitue en décembre...

On lui doit l'amélioration de la culture en espalier des arbres fruitiers, offrant le maximum de chaleur à l'abri des vents. Il met en évidence l'importance de la greffe fruitière, A l'instar de l'orangerie dont il s'occupe, il crée une figuerie afin d'offrir au roi des figues dès la mi-juin et pendant six mois.

Son ouvrage "Instruction pour les jardins fruitiers et potagers" délivrant ses réflexions sur les méthodes de forçage et de taille des fruitiers en témoigne de ses expériences.

Le potager du Roi est classé monument historique depuis 1921. 

Gilles Clément,  jardin en mouvement

Promenade Gilles Clément à Aixe-sur-Vienne

Promenade Gilles Clément à Aixe-sur-Vienne aménagée en 1995 selon le concept de de "jardin en mouvement" © www.tourisme-hautevienne.com

Né en 1943 à Argenton-sur-Creuse, Gilles Clément a une formation d'ingénieur horticole et paysagiste. Il s'isntalle à Crozant dans le Creuse dans sa maison-jardin où il observe et expérimentes on premier concept le "jardin en mouvement".

Il s'agit, selon Clément, d'observer davantage le jardin, de connaître les espèces, d'exploiter leurs capacités naturelles pour intervenir dans une économie de moyens (intrants, eau, machine...). On peut ainsi maintenir et accroitre la diversité biologique.

Il propose une gestion différenciée  qui consiste à ne pas entretenir tous les espaces d'un jardin selon la même intensité et les mêmes soins. On retrouve cette pratique dans les espaces verts de nos collectivités : la fauche raisonnée est l'exemple plus courant.