Le potager de Jean, un jardin vivrier au goutte à goutte

Le potager de Jean,
un jardin vivrier au goutte à goutte

Jean dans son jardin potager

Jean dans son potager en juillet 2020 © Henri Peyre

C’est l’exemple parfait du jardin vivrier car la quasi-totalité du terrain se concentre sur les activités potagères et fruitières, ainsi les premières planches de culture commencent juste après la terrasse où on se repose à l’arrière de la maison.
L’agrément ce n’est pas une pelouse avec de grands arbres mais la vue sur les légumes en train de pousser.
Ici on mange toute l’année, on donne aussi aux amis de passage et les poules se chargent de grignoter les restes. Rien ne se perd.

1 500 m² de potagerà l'abri du froid et des gelées

Les cultures et les fleurs près de la maison

Première partie du potager qui jouxte la maison © Henri Peyre

Le terrain doit faire autour de 2 200 m², si j’enlève la maison et le devant de la maison, je crois bien que le potager doit atteindre les 1 500 m² facilement

Cela fait 50 ans qu’il nourrit la famille. A l’origine, le terrain était vierge, nous avons construit la maison et fait le potager. Mes parents étaient agriculteurs, donc j’avais l’habitude de travailler la terre et de manger les produits du potager.

Le nord vient du fond du jardin, là où se trouve le tunnel. Les arbres fruitiers et les remises sur le côté ouest font un peu d’ombre, à part ça c’est plutôt ensoleillé et il le faut ! Il est assez protégé car nous n’avons jamais constaté de gelées blanches alors que ce n’est pas inhabituel à Rochechouart.
Quand nous sommes venus ici, tous les jardins autour étaient en potager, tout le monde faisait pousser ses légumes. Maintenant, les deux jardins qui me côtoient sont des jardins d’agrément.

Une terre travaillée depuis 50 ans et un goutte à goutte

Le goute àgoutte pour les tomates

Une terre bien travaillée et un arrosage au goutte à goutte sur les pieds de tomate © Henri Peyre

La terre n’est pas lourde. Suite à une forte pluie, elle s’égoutte bien, le rocher est assez profond. C’est aussi une terre relativement bonne parce ce que je la travaille et la nourrit depuis 50 ans.

Pour ce qui concerne l’eau, j’ai une petite histoire à raconter. Nous avons un puits juste au niveau des premières planches de culture qui arrose la totalité du potager et les pots de fleurs en goutte à goutte.

J’avais fait venir un sourcier juste après avoir construit la maison pour savoir si nous avions une source. En fait sur une grande longueur du terrain son pendule bougeait. Près de la maison, il bougeait encore plus. Avec un système de cailloux (un caillou vaut un mètre dès que le pendule s’affole !) il évalua la profondeur à 5 m. Avec un copain de travail, nous avons commencé à creuser en mettant dès que cela était possible une buse en béton afin que nous puissions continuer à creuser sans recevoir la terre. A chaque mètre creusé, on ajoutait une buse par-dessus l’autre. A 5 m, la terre est devenue franchement gadouilleuse mais cela ne suffisait pas pour pomper l’eau. Nous avons continué jusqu’à 8,5 m. Depuis nous n’avons jamais manqué d’eau.

Un potager réparti
en trois espaces

Les planches de culture encadrées par les fruitiers

Au fond, le tunnel pour les semis et le forçage de quelques légumes, sur l'avant les planches de culture encadrées par les fruitiers qui se trouvent après le poulailler © Henri Peyre

Le jardin est en longueur. Il y a deux espaces, enfin trois en réalité :

  • Près de la maison, une allée répartit des carrés de cultures de chaque côté.

  • En prolongeant l’allée, il y a des remises d’un côté, et le poulailler de l’autre, 

  • Puis au-delà, d'autres planches de culture bordées d’arbres fruitiers à l’ouest, on termine avec le tunnel de forçage où je fais mes semis et la plantation de légumes précoces. Nous mangeons des tomates en début juin grâce à ce tunnel.

Choix des cultures :
tout ce qu'il faut pour manger

La culture des kiwis

Les kiwis près du poulailler et des remises en juillet 2020 © Henri Peyre

Je fais tous les légumes que nous aimons : pommes de terre, poireaux, haricots verts et à grains, tomates (cornues des Andes, cœur de bœuf, maryline…), toutes sortes de salade, fenouil, asperges, oignons, échalotes…

Pour les fruits, nous avons des fraisiers, des vignes et des kiwis qui donnent bien ; des cerisiers, des pruniers, des pommiers et poiriers qui ne sont pas toujours formidables selon les années.

Nous avons des légumes toute l’année et des salades aussi toute l’année comme dans les potagers traditionnels, comme celui de mes parents.

Il y a aussi des fleurs, elles sont indispensables à la pollinisation. La façade de la maison est garnie de fleurs, elles sont arrosées grâce à un système de goutte à goutte depuis le puits.

Planning

Séchage des oignons et des échalotes © Henri Peyre

Je travaille à l’ancienne :

Labour au motoculteur de novembre à janvier selon le temps pour retourner la terre.
Passage de l’auto bineuse pour brasser la terre. J’en profite pour introduire du compost, du biofertil, parfois un peu de terreau et d’autres engrais selon ce que je ferai sur la planche de culture.

Préparation des semis dans le tunnel en début d’année, je ne fais pas tout moi-même, j’achète aussi des plants.

Entretien et apports extérieurs

système d'eau en goutte à goutte

Départ des tuyaux pour le goutte à goutte © Henri Peyre

Un potager, ça s’entretient sinon on risque d’être déçu. Il faut veiller à enlever les mauvaises herbes concurrentes, à arroser quand c’est nécessaire, à surveiller les maladies et les escargots (dans la serre j’en ai des quantités que je ramasse à la main).

J’ai un système de goutte à goutte sur plusieurs tuyaux reliés au puits. J'ai organisé ce système il y a longtemps et je le répare si nécessaire. Je déplace ces tuyaux selon les rangs que je souhaite arroser, ça simplifie le travail et le temps dépensé. L’intérêt est que les tomates reçoivent l’eau juste au pied sans mouiller les feuilles car gare au mildiou.
C'est sûr que cela demande des heures mais je n’ai jamais compté le temps passé !

En apports extérieurs : rien que du Biofertil. Cela fait 50 ans que le potager existe, il faut le nourrir absolument. J’ajoute du compost qui provient des tontes et autres déchets verts.
Pour les traitements : de la bouillie bordelaise en préventif.

Philosophie : un potager traditionnel... et la vie au grand air

La vie au grand air au potager

Pommes de terre au premier plan en juillet 2020 © Henri Peyre

Pourquoi un potager comme celui-là ?
Eh bien, c’est un potager traditionnel organisé en planches avec mélange de fleurs et de fruitiers. Je fais comme j’ai appris en essayant aussi quelques cultures comme le fenouil, les asperges (deux belles bottes cette année)…

Le potager nous assure de bien manger, et de manger ultra frais ! Quand on achète dans les boutiques on ne sait jamais comment ça a poussé.

Et puis il y a les échanges entre tous les Amis des fleurs et des potagers : nos misères et nos réussites.

Le potager : c'est aussi le plaisir du jardinage et de prendre l’air, d'ailleurs je suis toujours dehors.